Société
Préserver les forêts, mais pas n’importe lesquelles
23/03/2005
Lors d’un séminaire sur la gestion des forêts et la conservation de la biodiversité, hier, au Centre de recherche Lienhuachih, dans le district de Nantou, des experts ont souligné la nécessité de donner la priorité à la restauration de l’écosystème originel.
Dans l’industrie du bois, les impératifs de productivité ont pu prendre le pas sur la préservation des écosystèmes, ici comme ailleurs dans le monde, et cela explique la propension, par le passé, à replanter des espèces importées choisies pour leur rendement ou la valeur commerciale de leur bois. Ainsi, à la fin des années 80, environ 80% des forêts replantées à Taiwan – celles-ci représentent 14% de la surface boisée totale de l’île – étaient constituées d’essences venues d’outre-mer.
Mais l’avancée des travaux sur le climat et la biodiversité, entre autres, a entraîné une remise en question de ce parti pris économique et la proportion s’est inversée puisque ce chiffre est depuis retombé à 30%, explique King Hen-biau, le directeur du centre de recherche. L’objectif est de réintroduire non seulement les espèces endémiques, mais aussi tout le couvert végétal qui y est associé, dans l’espoir d’y voir s’épanouir les espèces animales originelles. Par ailleurs, depuis 1991, la coupe des forêts naturelles a été interdite.
Néanmoins, ces efforts ne sont pas suffisants, estime le chercheur qui souhaite que soient mis en place des programmes d’étude de la faune et la flore forestières insulaires, ainsi que des stations chargées de recueillir toutes les données annexes permettant de monitorer leur santé – radioactivité, températures, hygrométrie, climat, etc.
A la conservation de la biodiversité s’ajoute un argument qui aura peut-être plus de poids auprès des politiques : Taiwan devra retrouver l’autonomie d’antan dans le domaine du bois, avertit le chercheur, si elle ne veut pas subir les pénalités associées aux importations de cette matière première pour les signataires du Protocole de Tokyo.